sam, 09/02/2013 - 14:57
#1 [4]
Comment et pourquoi faire "varier" une compo sous Renoise.
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[9] http://official.fm/kurtzlapinic
Le but de ce fil de discussion c'est que chacun propose des réponses aux questions que j'ai posées et que tu te poses.
* il est assez difficile de déterminer ce qu'est une mélodie "qui fonctionne bien" ; si ça pouvait se déterminer rationellement, l'industrie du disque pourrait garantir ses profits, et perdrait donc moins de fric à miser des fortunes sur des artistes qu'elle formate exprès pour le prime time, mais qui au final rapporte que dalle, qui ne marchent pas, parce que contrairement à ce qu'on croyait, et malgré les ingrédients qu'il y a dans le package : "ça ne fonctionne pas".
* je ne sais pas si le "sens mélodique abouti" demande des années pour se former ; déjà : comment définir une mélodie ? une mélodie, c'est une séquence de notes souvent "linéaire", (on parle souvent de ligne mélodique parce qu'elle n'est pas polyphonique), séquence contenant dans son découlement, des composantes à la fois harmoniques et aussi un peu disharmoniques, séquence qui se détache dans la perception musicale par sa présence et son amplitude, et qui se répète assez souvent, dans la structure d'un morceau, pour être identifiable par l'auditeur. La mélodie se répète, elle forme souvent par exemple la base de ce qu'on peut appeler "le refrain" ; mais aussi, elle peut être ré-introduite en tant que refrain, soit avec un arrangement plus complet, par exemple, étant épaulée par un "contre chant" (une ligne mélodique similaire qui tourne en parallèle mais juste pitch shiftée de quelques demi-tons), agrémentée d'effets sonores (en mode distorsion/overdrive), ou encore sur-développée (exemple, en soli de guitare).
* cette séquence de notes "qui marche", ne doit pas être trop complexe (par exemple, trop riche en notes et en références harmoniques) afin qu'un maximum de cerveaux puisse la suivre (faut pas non plus larguer ton public à moins qu'il aime ça). Elle ne doit pas être trop simple non plus, sinon le cerveau s'ennuie à la décoder. Ensuite, étudier les harmonies, est-ce que ça prend des années ? Ca dépend du cerveau. T'as des prodiges qui s'éclatent et fond des impros au piano à 7 ans seulement. Tu te demande d'où ils sortent leur science de l'harmonie et leur adresse manuelle. D'après ce que je sais, l'harmonie, c'est une histoire de fréquence d'ondes sonores, et de rapports quasi "mathématiques" entre ces fréquences. Et comme le cerveau c'est comme un super-ordinateur, ça doit calculer en interne de façon assez intuitive des perceptions consonnantes, dissonnantes, et en déduire des règles presque mathématiques, ou des suites de rapports mathématiques qui marchent. Mais t'as peut-être pas conscience de ça, c'est vécu à un niveau très basique et expérimental.
* comment connaître les harmonies et les disharmonies quand on est nul en maths ? réponse, beaucoup d'entre nous l'ont déjà fait : tu peux te faire une "bibliothèque de rapports consonnants et dissonnants". Pour constituer cette bibliothèque, tu commences par tester les rapports entre deux notes, sur un octave. Et tu tentes de les mémoriser. Tu appuies par exemple sur do, puis tu fais do-ré, do-mi, do-fa, do-sol, do-la etc... tu mémorises sur un octave ce que ça fait. Puis tu complexifies, en testant des combinaisons à trois notes. Do-ré-mi. Do-ré-fa. Do-ré-sol. Etc... Tu fais ensuite ça sur quatre notes. Etc... Ca va te faire une "bibliothèque d'accords" plus ou moins beaux et consonnants ou dissonnants à ton ouïe. Ensuite tu vas te rendre compte que tu peux "aligner" des séries d'accords dans le temps. C'est à dire que tu fais do-mi-sol, tu attends deux secondes, puis tu fais la-do-mi, et hop, tu t'aperçois que "ça s'enchaine bien". (C'est hyper-bateau et c'est un vrai poncif, mais c'est juste pour illustrer). Puis ensuite, une fois que tu as stocké dans ta tête et les accords, et quelques enchaînements d'accords : tu vas t'aperçevoir que les suites d'accords peuvent être délivrées non pas en blocs de notes mais une note après l'autre, et suivant un certain rythme. C'est à dire, qu'au lieu de jouer les notes do-mi-sol exactement en même temps, tu vas les jouer en arpèges dans un premier temps. Puis ensuite tu vas les jouer plus au ralenti, do, puis mi, puis sol, et puis tu vas te dire : pourquoi pas "sol - mi - do" ? ou encore, "mi, do - sol" ! Donc, en "dépliant" les accords, dans le temps, dans l'ordre et le désordre, tu démultiplies aussi les façons de les présenter au cerveau. Puis, pour créer tes premières ébauches de mélodies, tu vas enchainer des séries d'accords que tu as identifés avant comme sympas, une par une, en file indienne, dans le désordre. Mais séparer toutes tes notes avec la même unité de temps d'une demi-seeconde, c'est vite chiant, donc tu vas t'apercevoir que dans les musiques modernes, il y a un rythme, donc tu vas essayer de caser ici ou là quelques retards dans l'introduction de tes suites de notes pour que ça suive un rythme donné et que ça groove mieux. Tu vas introduire des breaks de notes, ou des notes jouées plus vite ; tu vas introduire des doublons ; ou par exemple, carrément rater volontairement la frappe d'un des éléments de ta suite de notes, histoire que ça colle mieux au rythme ; tu vas même rajouter ici ou là des notes à côté de la plaque, parce que ça permet de lier mieux avec un accord à venir. Tu vas en effet t'aperçevoir que, par exemple, des accords qui se suivent mal normalement, peuvent être un peu mieux liés et enchaînés ensemble si tu trouves la ou les deux notes de mélodie qui permettent de faire une transition intéressante.
* le "sens" des mélodies "qui marchent", ça dépend aussi des mélodies que tu as aimées ; dans ta culture musicale : tu as eu des expériences qui ont été très positives, avec des artistes, des groupes, des disques, ou des concerts, et parce que c'est positif, tu es convaincu qu'il est possible de créer une mélodie "qui marche". Dès que tu apprécie un disque, ça s'inscrit comme référence d'une façon de lier les notes "qui marche", dans un coin de ton cerveau ; et dans ta façon de tourner une mélodie, et de prévoir si elle va marcher, ou pas, tu essaie de faire une synthèse de ce que tu as appris et compris, via ce qui t'a plu, tu te demandes si ça pourrait le faire, tu fais "comme si" tu écoutais quelque chose venant d'un autre, et donc, tu es donc ton premier public et ton premier juge.
* avec renoise, ce qu'il y a de bien , c'est que le pattern peut tourner en boucle indéfiniment pendant que tu composes, donc tu peux rapidement tester si une ligne mélodique se répète bien à l'ouie, ou pas. Le fait de "boucler" les choses naturellement, ça te donne une idée plus rapide de ce qui marche, ou pas. La majorité des trackeurs qui composent sous renoise le font à tâtons, la composition se fait de façon très fragmentée et atomique : on va par exemple travailler sur une boucle de quelques pas, par exemple, 16 pas, et tricoter des nouilles sur 16 pas, et jouer le morceau par a-coups ; quelqu'un qui écoute ça dans les parages éprouve une impression de micro-édition et de micro-audition musicale ; c'est surtout le cas en ce qui concerne l'arrangement de base : la partie rythmique, et la basse, par exemple ; tu peux cependant contrôleret enregistrer "en live" des modifications de paramètres avec les sliders ; tu peux enfin, grace au MIDI in, compléter ta composition et utiliser ton clavier MIDI pour faire un soli au clavier et gagner en sponstanéïté, en t'appuyant sur une base que tu as travaillée pas à pas.
* en ce qui concerne le fait de tourner en rond : quand ça m'arrive, je sauvegarde, j'arrête, je passe à autre chose. Faut pas que ça tourne à l'obsession non plus !
lapiNIC [9]