jeu, 21/03/2013 - 22:17
#1 [4]
quel job ?
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Ce qui me limite dans mes réalisations : c'est l'illimité.
L'illimité, c'est un concept, mais ce concept est malhonnête. Car rien n'est illimité. Tout rencontre toujours à un moment un seuil, un point de butée, une fin. Mais si je cède à l'illusion qu'il existe de l'illimité quelque part, en particulier, le temps, alors ce temps infini mis à ma disposition, me rend complètement stérile.
Car plus tu as du temps, devant toi, pour faire, et pour soit-disant bien faire, tu prends encore du temps pour peser, sous-peser, hésiter, partir, revenir, essayer toutes les combinaisons, totes les possibilités, une par une, plus tu vas attendre, et remettre au lendemain une décision, et ne jamais achever quoi que ce soit.
Plus tu as d'options, plus tu dois prendre du temps pour les tester une par une si tant est que ça soit faisable. Et pendant ce temps de recherche : tu ne trouves rien, tu récoltes, tu testes, mais rien n'est défini, rien n'est posé, rien n'est acquis, et au final, rien n'est réalisé.
Imagine que tu souhaites réaliser quelque chose qui ne fasse pas l'ojet de sévères critiques. Tu peux encore éviter la critique extérieure, en ne soumettant rien à l'attention des autres et en faisant de ton travail une lettre morte. Mais n'est-ce pas couper le bras pour un problème de démangeaison de la peau ?
J'ai fini par résumer mon problème de créativité à un problème de temps. Si tu laisses à ton esprit critique juste trop de temps pour critiquer ce que tu fais, alors tu t'exposes, sans défense, à l'auto-sabotage qui vient de ton propre jugement intérieur sur ton propre travail.
La question que je me suis logiquement posée, c'est : comment faire pour composer d'une façon si instantanée et si rapide, que je n'ai physiquement et mentalement même pas le temps de critiquer, d'être indécis, de tester toutes les options ? Comment faire pour que l'inspiration me vienne plus rapidement que toute la résistance que mon cerveau est capable de produire à l'arrivée de ce coup d'inspiration ?
C'est là qu'intervient la deadline.
La deadline, c'est comme le bac de philo : t'as quatre heures pour pondre ta copie, et formater ton exposé pour que ça tienne sur maximum deux copies doubles.
Temps limité, surface limitée, sujet limité, souvenirs limités, moyens limités. Pas le temps de tergiverser, pas le temps d'hésiter, juste le temps d'aller plus vite que la vitesse avec laquelle je pourrais ne pas accepter ce qui me vient.
C'est justement parce que je me suis limité, que ces limites forment des repères, des bords, des contours, qui me permettent d'évoluer dans quelque chose de constructif, et d'arriver au bout de l'exercice.
L'Administrateur