sam, 17/08/2013 - 09:08
#1 [4]
De la Progression Virale d'un Média
Liens
[1] http://refra.fr/portail/user/login?destination=comment/reply/245%23comment-form
[2] http://refra.fr/portail/user/register?destination=comment/reply/245%23comment-form
[3] http://refra.fr/portail/node/245#comment-1741
[4] http://refra.fr/portail/node/245
[5] http://refra.fr/portail/user/1
[6] http://refra.fr/portail/node/245#comment-1733
[7] http://refra.fr/portail/comment/1734#comment-1734
[8] http://fr.wikipedia.org/wiki/Fatal_Bazooka
[9] http://www.youtube.com/watch?v=Q4FamibkUH4
[10] http://www.youtube.com/watch?v=ZqWGbMUsLug
Intéressant de se dire qu'au fond le contenu n'est pas si "important" pour que le "virus" prenne.
Ce qui signifie que les leviers d'une promotion virale sont en deça ou au delà de la qualité du contenu.
Tu évoques la débilité, le rigolo, ou le ridicule : pas besoin de profondeur et de densité spirituelle pour le contenu.
Donc on va mettre en tête de liste des caractéristiques qui produisent l'aspect "viral" de la sauce
- le débile / ridicule : soit un objet culturel qui va susciter des moqueries, railleries, ou simplement, des critiques
Tu évoques le harlem shake, c'est un comique de contraste situationnel qui repose sur quoi, sur la reproduction ratée d'une danse avant-gardiste par des individus qui ne savent pas danser et qui en bon geeks, vivent sur les réseaux sociaux. On est donc dans le grotesque, dans le décalé. Des fans de cosplay qui se mettent à effectuer un exercice de style au delà même de leur horizon. Le harlem shake initialement n'est pas du tout effectué comme on se le représente maintenant ; la vidéo "virale" montre un téléscopage des cultures avant-gardistes d'un côté et geek de l'autre (soit finalement, des power-rangers qui gesticulent). Ce sont deux univers bien hétérogènes qui se heurtent sur le plan de la forme, alors qu'ils n'ont dans le fond, aucun rapport.
Le virus : c'est quelque chose qui vient produire une fièvre malaisée. Projeté sur la scène culturelle : un "virus culturel" doit probablement instaurer ce malaise, comme témoin d'un conflit de tendances fortes et opposées. Ces contrastes font donc l'objet de controverses, de débats, avec pour protagonistes, par exemple, les haineux d'un côté, et les fans inconditionnels de l'autre. L'aspect caricatural de la forme, va donc désamorcer en même temps ce conflit de fond entre des classes sociales distinctes, et le rendre plus tolérable (après tout on se dira que ce n'est qu'une blague potache). Le comique d'une forme, c'est une sorte d'enrobage sucré autour d'un mélange qui normalement produit plutôt un clash. Donc ce n'est pas tant le style du contenu qui va le rendre viral, style techno, style dance, style rap, mais c'est la nature explosive des codes et des attentes propres au contenu lui-même qui forme le terreau de l'expression sociale d'un contenu "viral".
Exemple.
Pour nous re-situer dans un exercice de style plus francophone et sans considération sur la valeur intellectuelle du contenu, prenons la machine à buzz type "fatal bazooka [8]", avec par exemple l'exploitation du contraste entre un rap mysogyne et une cheerleader décérébrée, dans "parle à ma main [9]". Le contraste des codes, produirait un clash en temps normal, mais la forme "unifie" le message, et suite àcette unification formelle, le comique surgit. Même technique, même ficelle, utilisée sans complexe, par exemple, que celle utilisée dans le clip : 'j'aime trop ton boule [10] (de mec)", l'association des codes et des clichés de la culture dance gay, axée sur un érotisme et une esthétique plutôt au féminin, entre en collision avec le style Lord Cossity, en rap au style très rugueux et assez mysogyne. Le produit fini, à savoir audio et visuel, est cohérent, et cette cohésion finit par être perçue comme comique.
Que peut-on dire d'autre ?
L'Administrateur