sam, 17/08/2013 - 09:08
#1 [4]
De la Progression Virale d'un Média
Liens
[1] http://refra.fr/portail/user/login?destination=comment/reply/245%23comment-form
[2] http://refra.fr/portail/user/register?destination=comment/reply/245%23comment-form
[3] http://refra.fr/portail/node/245#comment-1741
[4] http://refra.fr/portail/node/245
[5] http://refra.fr/portail/user/1
[6] http://refra.fr/portail/node/245#comment-1738
[7] http://refra.fr/portail/comment/1739#comment-1739
[8] http://fr.wikipedia.org/wiki/Gangnam-gu
oui bien vu ostro !
* 1 quart d'heure !
C'est probablement le temps qu'il a fallu à Psy pour uploader son titre sur youtube et faire un brin de promo d'abord locale. Je crois donc que c'est aussi un élément incontournable de la progression "virale" : le virus culturel doit apparaitre brutalement et simultanément partout à la fois et je pense que psy a une fan base suffisante pour avoir innondé la cybersphère assez rapidement en Corée une fois le clip sorti. Si on devait poser un axiome, disons qu'un virus culturel se répand d'autant plus puissamment qu'il est promu et actif en un temps record. Son coté "insolite" a permi d'animer les blogs et les revues dédiées qui n'avaient que ça à se mettre sous la dent en plein été pour créer de l'activité. Puisqu'en effet, le clip est apparu en Corée en juillet 2012, il a juste explosé les charts Coréens en quelques jours, et ce pic incroyable a eu une sorte d'effet de réaction en chaîne, de blogs en comptes twitters, de comptes twitters en pages facebook, de pages facebooks en mails, pour se retrouver cuit à point pour la rentrée de septembre et servir d'attracteur sociologique à la sortie des congés estivaux, pour des milliards de jeunes en pleine rentrée scolaire. La réaction en chaine s'est donc produite sur une durée éclair de 6 mois puisque le milliard de vues a été atteint à la fin de l'année.
Pour précision, on a la confirmation que Gangnam style exploite les conflits de classes sociales, comme supposé plus haut dans mon précédent commentaire. Gangnam c'est un coin de la Corée où s'entassent les nouveaux riches issus du miracle technologique Coréen. Gangnam est à Séoul ce que le XVIe arrondisement est à Paris [8]. Et forcément, le "style Gangnam" ridiculise aussi le "style nouveau riche" puisque la danse est grotesque. Et ce faisant, le clip crée un buzz puisqu'on a un débat critique consumériste sur le plateau d'argent : "t'as réussi ta vie" pour "devenir un consommateur grotesque". Débat interminable qui touche finalement toute les sociétés de consommations qui, emportées dans des projets économiques et sociétaux voués à la consommation de la production, et à la production de la consommation, se réveillent au fait de leur réussite pour découvrir l'aspect creux de leur propre idéal. La critique consumériste est en outre redoublée par le fait que la K-Pop jugée transnationale, avec ses boys bands et ses girls band qui font leur chorégraphies à l'attention d'un marché d'ados pré-pubères profilé et rasoir, et ce style musical "marche à fond" actuellement en asie, alors que le phénomène Boys bands, elle est passé de mode (et même ringardisé) depuis la fin des années 90 en occident. La K-Pop est devenue le symbole du consumérisme transnational le plus stupide et est - forcément - l'objet des critiques esthétiques et intellectuelles, bien actives en Corée. Donc je confirme : un virus culturel cultive le débat sans quoi, il n'a aucune chance de toucher. Et plus le débat est généraliste, voire universel, plus la pandémie transcende les frontières.
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