La particularité d'un séminaire, c'est qu'il est minuté.

Xerxes est vraiment un gars doué, car tracker en public, c'est pas comparable à effectuer une impro. Le rendu audible du travail avec un tracker n'est pas très fluide par définition. Le pattern est édité par touches successives, c'est souvent de la micro-édition, sur des boucles de pas assez courtes. On ajoute une note, on teste, on ajoute, on teste, on remodifie, on bouge, on teste. Le résultat de cette recherche, est assez saccadé. Et tant qu'on ne pratique pas, soi-même, avec le clavier, regarder un trackeur faire sa musique c'est juste une expérience de sensibilisation et de teasing, mais pas de formation proprement dite. Pour en revenir à Xerxes, improviser avec un tracker mais de façon assez fluide pour tenir l'attention d'un public pendant un séminaire, c'est assez délicat, pas facile du tout, ça veut dire qu'on édite une piste et qu'on garde la majorité du premier jet, probablement.

En outre, souvent, et contrairement à bien des domaines qui s'enseignent, le tracking c'est une série de savoirs faires qui s'intègrent par la pratique, mais normalement vous pratiquez pas à vide ou sur commande, c'est fonction du flux d'inspiration. La grande difficulté d'une formation à quelque chose d'aussi particulier que la composition artistique, c'est son timing. Elle est minutée, elle dure par exemple deux heures et tout est sous contrôle. Sauf que : créer : c'est pas fait sous contrôle et ça ne se commande pas si facilement que ça. Aussi, enseigner une série de techniques déconnectées de toute l'énergie de travail habituelle qui habite des moments de composition est pour le moins maladroit. Cette énergie, c'est pas quelque chose qui commence à 12h et s'arrête à 14h.

C'est pour cela que, bien que n'étant pas idéal, je préfère encore la structure d'un site comme www.refra.fr, qui autorise une gestion "en continu" de la demande autour renoise,  dans la mesure où les participants peuvent  communiquer et exposer leur travail, selon un rythme qui leur est propre.